NAO 2025 : A prendre ou à laisser

La délégation employeur veut favoriser les augmentations individuelles et les primes plutôt que l’augmentation collective !

Le collectif mérite mieux que des miettes individuelles.

CCI France impose sa proposition…

C’est à prendre ou à laisser ? On laisse !

La CFDT-CCI vous explique pourquoi elle ne signera pas l’accord NAO en l’état.

Augmentation

Une enveloppe d’augmentations insuffisante et mal répartie

Nos élus nous proposent depuis le début des négociations (automne 2024) une enveloppe globale d’augmentation de 1,2%. Fin avril, l’enveloppe reste la même. Nous avons longuement débattu sur la perte de pouvoir d’achat de ses dernières années. Rien qu’en 2024, l’inflation était de 2%. Le Président ne se lasse pas de répéter qu’on ne peut, dans le cadre contraint des finances du réseau, suivre l’inflation. Et d’ajouter qu’il ne peut rattraper les erreurs du passé, que lui n’aurait pas laissé passer douze ans sans revalorisation. Certes, pour la troisième année consécutive, une augmentation générale est mise sur la table, mais ce ne sera pas 1,2%…

En effet, cette enveloppe est globale. Pour la délégation employeur, elle comprend l’augmentation générale et les augmentations individuelles. La proposition initiale de l’employeur était de faire moitié-moitié. L’ensemble des organisations syndicales s’est entendu, au cours du précédente réunion, à ne pas accepter moins de 1% d’augmentation générale. In fine, la dernière proposition de CCI France est d’augmenter tout le monde de 0,8% et de laisser 0,4% à la main des CCIR pour les augmentations individuelles. Nous ne sommes pas d’accord !

Déjà, 0,8%, ça fait combien ? Si vous avez un salaire de 2500 € bruts, cela correspond à 16 € bruts par mois en plus, soit un généreux 12 € de plus en net sur votre compte en banque… Quelle augmentation !

De plus, ce que le Président admet, c’est que l’enveloppe de 0,4% pour les augmentations individuelles a dû être âprement négociée avec ses pairs, qui voulaient plus, et qu’ils pourront compléter… avec des primes ! Autrement dit, ce n’est pas 0,4% pour l’individuel, mais sans doute 1, voire 2 ou 3% en cumul !

Un encadrement de l’individuel à la tête du client !

Mais qu’on se rassure ! La délégation employeur a pris soin de proposer un encadrement des augmentations individuelles et des primes… Ca tombe bien, nous l’avions demandé !

Sauf que là où nous demandions un minimum d’augmentation individuelle équivalente à 100 € bruts par mois et un maximum du double, CCI France botte en touche. Pas question de minima et de maxima, c’est trop contraignant. C’est sûr que quand on oppose justice sociale et favoritisme, deux mondes s’opposent.

L’encadrement proposé ? Il repose sur trois critères, tellement larges que vous pouvez vous en servir pour toute situation. Aucune objectivité, aucune limite. On n’aura que nos yeux pour pleurer et nos voix pour crier au scandale, quand on verra, dans les bilans annuels, qu’une certaine catégorie de population hors grille perçoit des primes qui équivalent pour d’autres à plusieurs mois de salaires !

Le Président rappelle que certaines CCIT sont en grande difficulté et ont dû faire appel à la solidarité des autres pour payer les prélèvements sur fonds de roulement. Bravo ! A quand la solidarité entre les différentes catégories de personnel ?

Finir le rattrapage

Sur les deux précédentes NAO, nous avions obtenu que les personnes qui n’avaient pas été augmentées depuis plus de cinq ans puissent bénéficier d’un rattrapage. Pourquoi encore cette fois-ci ? Parce que près de 1200 collègues sont restés sur le carreau. On remet donc une couche, et c’est normal.

Sauf que la délégation employeur chiffre cet effort comme faisant partie de l’enveloppe collective ! Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas la main dessus dans le choix des collaborateurs. Faut-il rappeler que c’est CCI France qui n’a pas été en mesure de fournir les bonnes listes et que, si nous exigions de terminer ce rattrapage, c’est aussi parce que certaines CCI n’ont pas joué le jeu, ni n’avaient été très justes dans leurs politiques de rémunérations passées. Résultat des courses, les mauvais joueurs emportent le match et pénalisent le collectif.

Pour nous, si finir le rattrapage est une évidence, il ne doit pas être pris en compte dans les enveloppes de la NAO de cette année, ce n’est ni plus ni moins que l’application des précédentes.

Permettre la négociation régionale

La négociation d’accords est une des prérogatives de CCI France. Mais certaines dispositions nécessitent d’être discutées en région, car prévues soit dans la convention collective nationale soit dans les accords nationaux. De plus, les négociations nationales prennent du temps, vous le voyez bien, il faut donc mettre de la souplesse. C’était le sens de nos revendications sur plusieurs sujets, force est de constater que CCI France veut tout maîtriser et tout verrouiller.

Quatre sujets pourront ainsi être discutés en région selon le projet d’accord :

  • Les titres restaurants
  • Le forfait de mobilité durable
  • Le temps de travail
  • Un accord sénior

Titres restaurants

Sur les titres restaurants, rien à redire. L’ouverture de la négociation en région a été rendue possible par la précédente NAO. Toutes les régions ne l’ayant pas fait, on remet le couvert.

Forfait mobilité durable

Négocier un forfait mobilité durable était une évidence. Il s’agit de faciliter la transition écologique et promouvoir les transports alternatifs. Les CCI sont les premières à conseiller les entreprises sur ces sujets, il était temps qu’elles s’y mettent ! Oui mais…

CCI France exclut de cette négociation le montant de prise en charge des abonnements aux transports en commun. En cause, deux régimes et deux plafonds d’exonération de charges qui s’opposent (public et privé). L’Urssaf se déclarerait incompétente pour trancher, la tutelle aussi ! Selon le Président, seule la loi pourrait faire évoluer la situation, et que ce n’est pas son rôle. On notera que CCI France avait moins de scrupules à rédiger les textes pour le législateur quand il s’agissait de basculer les personnels en droit privé…

Le temps de travail

La convention collective renvoie aux régions la possibilité de négocier l’organisation du temps de travail… pour les salariés de droit privé ! Le statut le permet également pour les agents publics, mais l’instance qui en a le pouvoir (la CPR) n’existe plus ! Il fallait donc un accord national pour permettre aux régions de négocier ce sujet avec les délégués syndicaux pour les deux populations. Dont acte.

Malheureusement, ce n’est pas le seul sujet qui nécessite qu’on négocie en région. D’autres thématiques sont renvoyées au niveau des employeurs par la convention collective. Mêmes causes, mêmes effets. Et pourtant, CCI France refuse à ce stade qu’on aille au-delà du temps de travail, arguant qu’on ne peut pas charger les régions en sujets de négociations. Mais c’est déjà le cas ! C’est déjà prévu par les textes !

CCI France démontre par cette limitation au seul temps de travail sa volonté de tout maîtriser et de tout encadrer au national, quand bien même c’est de la responsabilité des employeurs. La CFDT-CCI s’insurge contre cette posture.

L’accord sénior

Nous le réclamions ardemment. Avec une population vieillissante (moyenne d’âge de 54 ans pour les agents publics), la question des séniors s’impose à nous. Certaines régions ont pu négocier des accords par le passé, il fallait les remettre au goût du jour. Mais voilà… le Président veut un accord national !

La seule ouverture, c’est de permettre aux accords qui sont encore en vigueur d’être prorogés, sans pouvoir être renégociés. Comme s’il n’y avait des seniors que sur une petite partie du territoire. A notre connaissance, une seule CCIR est concernée.

Nous ne nous opposons pas à un accord national, nous le réclamons de nos vœux. Mais face à la lenteur des travaux nationaux, le niveau régional aurait pu permettre d’enclencher une dynamique, qui aurait pu servir de modèle au national. Résultat des courses, cette grandeur d’âme d’ouvrir les négociations sur le sujet en région fait pschitt !

Là encore, CCI France verrouille mais ne démontre pas son efficacité à faire réseau pour autant.

Un accord imposé, on laisse !

Pour la CFDT-CCI, passer six mois en négociations pour arriver à la proposition poussée par le Président lors de la première séance, ce n’est pas négocier.

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, et parce que nous croyons au vrai dialogue social, nous ne signerons pas cet accord en l’état. Si nos présidents veulent faire des économies, qu’ils commencent par faire le ménage dans leur propre budget. Mettons sur la table la question de la régionalisation, ce qui supprimera les baronnies qui continuent de nous tirailler. Mettons sur la table les salaires et primes exorbitantes de certains directeurs. Et arrêtons de soupoudrer des miettes aux autres salariés !

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